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Le Pécile

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" Il parcourait les collines avoisinantes sur son vélo avec son frère et ses sœurs, vaquait avec eux aux travaux des champs, expérience qu’il voulut que je partage quand nous eûmes la jolie maison du Bordelais et que nous y allions en vacances. Plusieurs fois je fis ainsi les foins avec les fermiers des alentours et j’ai encore plein les yeux des images vespérales et pastorales, ce qui nous ramène à Beethoven, au dix-neuvième siècle, aux tableaux campagnards et majestueux qui devaient forger mon esprit au contact de cette grande harmonie, cette beauté cousine de la vérité qu’est la nature dans sa réalité de terre, d’épis, de vallons, de foins et de vaches. Puis vint donc vingt-neuf et la vente du château du Pécile déjà déserté par une maman trop vite remplacée par une marâtre bernoise arrivée là je ne sais comment." Merci à Nathalie Vincent-Arnaud, qui un beau jour de mars 2021 est allée à Bazens et a photographié le petit château du Pécile qui n'...

Schönried

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" Vers la fin de ces longs fils de vie héréditaire, chaque ancêtre, chaque parent, chaque enfant de la guerre et des révolutions s’était reconstruit pour tenter de donner le jour à un bonheur tranquille et à un monde  purgé de l’ancien. J’ignore si l'on y crût vraiment mais cela y ressembla. Cela y ressembla quand nous allions au chalet de Schönried bercé de printemps, de serpolet joyeux dans cette vallée bernoise que je vois comme sacrée et où il faut encore de temps à autre que je me rendre pour y respirer encore l’air vif et pur. Chaque maison que faisait mon père l’architecte était une tentative de conjuration, fatalement toujours manquée, mais dont je ne voyais que la réussite. Le chalet fut vendu et il fallut passer à autre chose. " 1970. La Diane 6 est arrivée au chalet.

Un anniversaire

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8 avril 2019 Hier, c'était ton anniversaire. On se serait tous retrouvés dans la salle à manger, la table tendue de cette nappe verte qui vit maintenant dans une armoire. Il y aurait eu un gâteau, tu aurais dit mais non, quel besoin, et à mon âge les anniversaires ça ne se fête pas, et puis on aurait insisté un petit peu, et tu aurais été heureuse. Tu aurais eu quatre-vingt sept ans, et moi je garde ton sourire et ton regard, la joie, la vie.

Les personnages russes

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Les personnages russes du livre sont si nombreux que des lecteurs m'avouent s'être perdus dans la galerie... Mise au point, et quelques photos récupérées dans des cartons, ou tirées de l'album que ma mère a pris soin de constituer pour moi. Valérie, dite Babou par les enfants, c'est elle. Son nom n'est cité nulle part dans le livre; elle n'y est désignée que par son statut de mère. Pourquoi ne dis-je pas son nom? Je m'interroge à ce sujet. Y ai-je mis quelque chose de sacré, qui m'empêche de l'appeler par son prénom? C'est en fait plus simple: personne n'appelle sa mère par son prénom, et je ne l'ai évidemment jamais appelée "Valérie". Pourquoi le faire alors dans un livre? Sa soeur, Hélène, a épousé Nissim, juif non pas marrane, comme je l'ai écrit à tort, mais sépharade. C'est lui l'amateur de musique à la collection sans fin. J'en parlerai à nouveau ailleurs. Marianne, ma cousine, c'est leur fille; et...